Salut les amis, voici le compte rendu de la diagonale des fous.
Bonne lecture !
Le 22 octobre 2010
Je suis sur la ligne de départ depuis de 3 heures en compagnie de Patrice, Greg et Séphora. Nous sommes les premiers rentrés dans le sas après une petite vérification de nos sacs.
Je suis comme un gladiateur avant le combat, à la fois impatient d’en découdre et terrorisé par le défi à abattre.
Cette année la Diagonale des Fous : c’est 163km , 9600 de D+, trois grosses difficultés, le volcan : 2300 m+, Piton des Neiges par Cap Anglais à 2500 m et le Taîbit à 2100 m.
Nous sommes 2555 partants.
Enfin à 22h le départ est donné dans une cohue inimaginable, mais applaudi par des centaines de personnes le long du parcours. Quelques kilomètres de bitume et c’est la montée au volcan.
Au deuxième ravitaillement je perds Patrice dans la foule , je ne le reverrai jamais.
Au sommet de volcan nous pouvons contempler l’éruption volcanique de nuit. C’est vraiment un très beau spectacle.
Au sommet, après 30 km en 5h 54 je suis 456ème
Place à la traversée de la Plaine des Sables avec de longues portions roulantes. Partie la plus facile du parcours. J’atteins La Mare à boue, située au 50ème km après 8h57 de course. Je suis 464ème.
Tout va bien pour l’instant après la nuit fraîche le jour se lève et les températures remontent.
Direction le Cirque de Salazie par Hel Bourg soit 20 km de sentiers assez roulants à travers la forêt tropicale de Bélouve.
Hel Bour est en vue après 71km et 13h55 d’effort. Je suis 545ème.
Je perds des places, mais je suis encore plutôt en forme. Cependant la grosse difficulté se profile à l’horizon, le Piton des Neiges par Cap Anglais.
Un véritable mur, monté autant avec les jambes qu’avec les mains.
Je le monte en 3h et 46 (le temps d’u marathon pour 1 côte ). La fin me paraît interminable et je commence sérieusement à fatiguer.
Enfin la descente sur Cilaos très technique, mais atteindre le Cilaos est déjà un objectif.
Là je trouve Dorota et mes parents et nous courons les 500 mètre ensemble ( avec Dorota) avant le pointage officiel. Km 90 en 19h 39, je suis 543ème
Après une douche froide, un repas un dodo de 1h15, je repars environ 3h après et miracle, une bonne partie de la fatigue a disparu.
Sortie de Cilaos à 22h35 et je suis 671ème
J’ai perdu des places, mais je vais bien.
Direction le col de Taîbit, redoutable difficulté. J’entame la deuxième nuit, je suis presque euphorique, j’avance bien et rattrape un bon nombre de coureurs, jusqu’à la descente sur Marla et le cirque de Mafate où j’arrive en 27 h 04 au 103ème km. Je suis 604ème.
Je suis émerveillé par la beauté et le silence du cirque de mafate ,lieu unique au monde car inaccessible en voiture, seulement ravitaillé par hélicoptére.
Ensuite la fatigue commence sérieusement à me tomber dessus jusqu’à Deux Bras sous un soleil de plomb, je suis extenué et le moral au fond des chaussettes. Je m’assois devant une platée de pâtes et là je suis à deux doigts de pleurer car j’ai l’impression d’être au fond du trou. Le doute s’installe et je ne suis pas sûr d’être capable de finir. L’ombre de l’abandon plane sur moi !!!
Je décide ne pas trop m’attarder, je me lève et je vais pointer pour le départ : 36H11, je suis 605ème.
J’ai l’impression que beaucoup de coureurs sont aussi fatigué que moi, car je suis resté 48mn sans perdre de place.
J’attaque le Dos d’Ane, un dénivelé de700 m, il faut maintenant arracher chaque kilomètres et c’est un calvaire et je n’ai pas beaucoup de plaisir, mais je veux être finischer, je veux terminer.
Dorota me téléphone et me dit qu’elle fera les derniers 20 km avec moi à partir de la Possession.
Cela me redonne courage, atteindre la Possession mon seul objectif immédiat, mais je tombe littéralement de sommeil, même en marchant, je suis obligé de m’allonger par terre, l’histoire de fermer les yeux au moins 5mn.
Enfin j’arrive au stade de la Possession en 41h 42mn. 619ème, km 142.
Il reste 21km et je suis mort de fatigue, je trouve un banc et je demande à Dorota de me réveiller dans 30mn. Je m’endors presque instantanément, elle me réveille 30mn plus tard et nous repartons ensemble.
Nous prenons le chemin des Anglais jusqu’à la Grande Chaloupe. Nous avançons doucement sur des pavés noires et disjoints. Il fait très chaud et lourd.
A la Grande Chaloupe, je fais un petit malaise ce qui m’oblige à aller à l’infirmerie, mais il ne reste que 15km.
44h, je suis 641ème , km 147.
Nous reprenons la route, la nuit tombe vite et nous n’avons qu’une seule lampe frontale pour deux mais être avec Dorota m’aide beaucoup et petit à petit nous grignotons les km jusqu’au Colorado où la pluie et le froid nous surprennent.
48h18mn , je suis 688ème , km 157.
Ils restent 5 malheureux km.
Nous mettons 2h09 pour les parcourir.
La dernière descente vers la Redoute est très technique avec 1 lampe pour deux cela devient carrément kamikaze.
Beaucoup de coureurs nous dépassent, mais nous voyons l’arrivée, la descente est interminable , je m’éclaire avec la lampe de mon téléphone portable et nous arrivons enfin en bas.
Nous courons main dans la main et nous passons la ligne d’arrivée en 50h et 27mn. Je suis 709ème.
J’ai envie de pleurer mais mes yeux sont tellement fatigués qu’aucune larme ne coule.
Je suis tellement heureux, je suis champion du monde de moi-même, en gros je suis un peu fou. Je suis finischer de la Diagonale des Fous.
Nous sommes 1444 finischers, soit en taux d’abandon de 44%
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Site ACIL acil37@hotmail.fr 
, n'oublie pas que s'il te prend l'envie d'embarquer certains de tes amis , une autorisation parentale sera nécessaire . 
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